les bonnes pratiques

Il s’agit de recommandations de l’ANESM (Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité des Etablissements et Services Sociaux et Médicaux-Sociaux). Ces recommandations ne sont pas des normes imposées, elles fixent des balises. Ce sont des documents de travail, de réflexion, d’aide à la décision. Toutes sont intéressantes, il est nécessaire de les connaître. Pour illustrer notre propos nous avons choisi de mettre en avant les bonnes pratiques professionnelles qui concernent la bientraitance :

Les bonnes pratiques dans le cadre de la bientraitance

En juillet 2008 parait : « la bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre« .

La personne handicapée, un citoyen comme les autres.

Si cette affirmation peut aller de soi intellectuellement parlant, Il n’en est pas de même dans les faits, même si de gros progrès ont été réalisés. Il faut décliner sur le terrain cet axe de travail. Nos valeurs doivent rester le moteur principal de notre pratique.

Les recommandations de l’ANESM sur la bientraitance ont pour vocation d’être une médiation entre les textes de loi novateurs, les projets institutionnels et les pratiques professionnelles concrètes qui pourront les incarner au quotidien.

3 textes de loi :

  • La loi de 2002 rénovant l’action sociale
  • La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
  • La loi de 2007 réformant la protection de l’enfance.

Les recommandations de l’ANESM oriente et balise nos actions. Ce sont des principes directeurs, fondamentaux pour une culture de la bientraitance au regard des situations spécifiques des usagers concernés.
A partir de ces fondamentaux, la bientraitance est une recherche et doit être réinventée par chaque établissement et service. C’est une dynamique d’exigence collective.

De la bienfaisance, absence de tort faite à l’autre à la bienveillance pour laquelle il convient de retenir l’importance de l’intention envers l’autre, la bientraitance, démarche positive ne se réduit pas à l’absence de maltraitance.

C’est un mouvement d’individualisation et de personnalisation permanente de la prestation. C’est un questionnement éthique qui habite et traverse notre pratique. La bientraitance trouve ses fondements dans le respect de la personne, de sa dignité, et de sa singularité.

La posture professionnelle de bientraitance est une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse des ses choix et de ses refus. Mais cette posture professionnelle n’est pas faite que d’acceptations. Elle comporte tout aussi bien le nécessaire souci de maintenir un cadre institutionnel stable avec des règles claires et sécurisantes pour tous, et un refus sans concession de toute forme de violence et d’abus sur le plus faible, d’où qu’elle émane.

C’est une culture du questionnement permanent.

Quelques principes pour accompagner l’usager et les équipes éducatives dans cette démarche qui doit tendre à reconnaitre la citoyenneté de la personne accompagnée dans la vie de tous les jours :

  • Faire, si possible, que la personne accompagnée soit co-auteur de son parcours dans le travail que nous allons entreprendre.
  • Accroitre le pouvoir d’action de la personne accompagnée par un accompagnement adapté.
  • Favoriser l’expression de l’usager et de ses souhaits.
  • Arrêter de mettre en doute la parole de l’usager.
  • Essayer de comprendre les préférences de la personne même si le jugement est altéré.
  • Sortir des représentations professionnelles et du « ce qui est bon pour l’autre ».
  • Travailler dans le respect des droits et des choix des usagers dans la légitimité de sa parole.
  • Personnaliser les actions avec des modes de communication adaptés.
  • Elaborer avec les personnes accompagnées une image valorisante d’eux-mêmes (cela va de pair avec la mise en œuvre d’une réelle autonomie dans la vie quotidienne).
  • Eviter les accompagnements qui encouragent la dépendance.
  • Faire des usagers des contributeurs actifs.
  • Sortir de la situation de besoin. Il faut trouver la juste distance.
  • Questionner les refus les non adhésions.
  • Travailler entre les objectifs de promouvoir l’autonomie de la personne et sa sécurité.
  • La liberté reste la règle et la restriction de liberté, l’exception.
  • S’appuyer sur des règles claires connues de chacun pour pouvoir repérer des manquements et travailler sur ces derniers à la mesure de la compréhension des personnes accompagnées dans un souci de graduation et de pédagogie.

L’appréciation d’une situation n’est pas un jugement de valeur. Il faut ouvrir l’institution sur l’extérieur et développer les partenariats. Les contraintes de la vie collective sont limitées quand on s’ouvre sur l’extérieur.

Dans le contexte d’un accueil en collectivité, la protection collective des personnes et l’intérêt général peuvent entrer en tension avec l’autonomie et l’intérêt individuel. Le droit au choix et la prise de risque doivent trouver leur place.